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Université de Bordeaux Montaigne
 

[Arts vivants] Etude d'impact des projets solidaires de l'Opéra National de Bordeaux

Gironde

L’intégration en septembre 2001 de la notion de diversité culturelle au sein de la Déclaration universelle de l’UNESCO entérine la reconnaissance des droits culturels comme relevant des droits humains fondamentaux et élargit le périmètre d’action de l’article 27 de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 qui donne droit à toutes et tous “de participer à la vie culturelle” en ayant non seulement accès à la culture mais aussi en pouvant exprimer sa propre créativité. Cette inscription internationale se traduit concrètement en France par son introduction en droit français, par les lois NOTRe du 7 août 2015 renforcée en juillet 2016 par la loi relative à la liberté de la création, à l'architecture et au patrimoine ou LCAP, toutes deux renforçant la protection des formes de création artistique et de leur diversité. Si pour de nombreux acteurs culturels de terrain, cette notion de droits culturels reste un concept flou difficile à mettre concrètement en oeuvre, plusieurs structures culturelles font le choix de s’appuyer sur ces grands principes pour repenser leurs activités, tant en termes de programmation que de médiation. Citons à cet égard le diagnostic mené dès 2017-2018 par l’Opéra de Rouen Normandie et l’Orchestre national d’Ile-de-France dans le cadre d’une recherche-action visant à repenser l’ensemble de l’organisation et des missions de ces deux établissements au prisme des droits culturels. Le rapport publié à cet effet affirme ainsi en préambule que “les propositions issues de cette recherche-action permettent de repérer les marges d’évolution des politiques publiques fondées sur une plus grande effectivité des droits culturels des personnes”.

C’est dans cette perspective pratique que l’Opéra National de Bordeaux (ONB) a mis en place lors de la saison 2021-2022 ses premiers parcours solidaires. Initiés par le service d’Action culturelle et médiation de l’établissement, ces parcours de découverte sont proposés en partenariat avec des associations locales du secteur socioculturel et sont destinés à des publics n’ayant jamais franchi le seuil d’un opéra. Il s’agit donc de faire découvrir à ces publics l’opéra en les accompagnant dans leur première rencontre avec le lieu et sa création artistique à travers un parcours engageant qui accompagne la venue au spectacle par des rencontres avec des médiatrices et des professionnels de l'établissement (danseurs, costumières, scénographes, etc.). Dès cette première tentative, les trois parcours dédiés au Ballet, à l’Orchestre ou au Chœur, ont réuni 142 participants, enfants comme adultes, de dix associations différentes (Plateforme des Mineurs non accompagnés de Don Bosco, le Centre de Prévention Loisirs Jeunes de Cenon ou encore la Maison Départementale des Solidarités du Grand-Parc). Fort de ce premier succès, le service a reconduit ce dispositif dans le cadre de la saison 2022-2023 et renouvellera l’expérience en 2023-2024.

Les objectifs de ces parcours sont les suivants :  faire découvrir l’ONB (ses métiers, ses productions, ses salles, etc.) ;se familiariser avec les arts lyrique, chorégraphique et symphonique ;créer et entretenir une relation entre les participants et les équipes de l’ONB grâce à des temps d’échanges et de rencontres.

Enfin, il s’agit également de transformer cette première rencontre en une fréquentation plus régulière de l’ONB et notamment de la saison artistique en cours. Cette volonté s’inscrit dans un désir légitime de renouvellement des publics de l’opéra, souvent considéré comme un des arts les plus élitistes destiné à “un public homogène qui se reconnaît comme élite à travers l’art” (Saez, 2019). Et si les actions de démocratisation culturelle menées depuis de nombreuses années par l’ensemble de ce domaine d’activité du spectacle vivant signent son ouverture à une plus grande diversité parmi les publics, la récente étude menée par Pap Ndiaye et Constance Rivière sur la diversité à l'Opéra National de Paris soulignait l’absence d’outils de suivi individualisés de ces actions permettant de mieux comprendre ce que celles-ci modifient plus largement en termes de pratiques culturelles.

C’est dans cette perspective que l’ONB souhaite faire le point sur ces parcours solidaires en initiant une étude d’impact qui répondra à un certain nombre de questions incluant les publics mais aussi les professionnels de terrain : 
- Comment sont perçues les propositions faites par l’ONB par ces publics très éloignés des codes et de la culture de l’opéra ?
- Dans quelles mesures cette ouverture à la diversité et aux droits culturels bousculent les actions de médiation de l’ONB ?- Comment mieux accompagner les partenaires socioculturels dans le montage et l’appropriation de ces actions ?

Equipe projet: 
Jessica de Bideran - Maitresse de conférences - Université Bordeaux Montaigne
Jessica Cendoya Lafleur - Ingénieure d'études et de recherche - Université Bordeaux Montaigne

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