[Tiers-lieu] Regards sur de nouveaux lieux tiers en ruralités dans les territoires néo-aquitains avec la DRAC Nouvelle Aquitaine.
Le ministère de la Culture a souhaité reconnaître des initiatives culturelles signifiantes via un Fonds d’Innovation Territoriale (FIT) relayé par ses instances déconcentrées, les Directions Régionales des Affaires Culturelles (DRAC). La DRAC Nouvelle-Aquitaine s’est ainsi vue octroyer à l’été 2022 un financement sur trois ans pour soutenir des projets innovants, décloisonnés et expérimentaux, engagés dans une dynamique de participation des citoyens. Ces lieux et projets « intermédiaires » incluent au moins une activité hors secteur culturel et doivent contribuer à mettre en pratique les droits culturels.
Les établissements culturels du corpus retenu en Nouvelle-Aquitaine sont avant tout implantés dans les ruralités. Il est vrai que la France – et particulièrement la région Nouvelle-Aquitaine – est dans une situation européenne spécifique. Si les quinze premières entités urbaines de notre pays représentent plus de la moitié de l’emploi et des personnes diplômées, la France a conservé un semis de bourgs, de petites et moyennes villes, conjugué à une occupation quasi-totale du territoire et une accessibilité en constante progression.
Les ruralités ne sont donc plus ces espaces périphériques et interstitiels, définis par opposition à l’urbanité, peu perméables aux courants du progrès ; elles ne sont plus le monde de l’exode que l’attractivité des villes semblait avoir placé à la remorque de la modernité. Afin de mieux appréhender ces « lieux et projets culturels intermédiaires en ruralités », leur gouvernance, leur réalité socio-économique, et les nouvelles formes de développement territorial qu’ils proposent, la DRAC Nouvelle Aquitaine a confié à UBiC une recherche-action triennale.
La présente publication en est une première étape. Elle montre que ces lieux et projets se jouent des et dans les « interstices » en faisant preuve de ruse et de braconnage parfois, de bricolage inventif, souvent. Sans qu’il soit possible d’en dessiner aujourd’hui leur devenir, ils réinterrogent biens publics et biens privés, et dans un monde de la culture qui peut apparaître parfois comme « fini », font apparaître nos campagnes non comme des stocks, mais comme des ressources.
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Equipe projet UBIC:
François Pouthier, Maître de conférence, Université Bordeaux Montaigne
Eric Chevance, Professeur associé, Université Bordeaux Montaigne
Adrien Guillot, Ingénieur culturel